L'Histoire de la guillotine
Douce et charmante guillotine, comme tu es impressionnante ! Cette magnifique machine à l’efficacité mortelle (c’est le cas de le dire) a su conquérir les cœurs des bourreaux, grâce à sa facilité d'usage. Fort heureusement pour la dignité humaine et pour le respect de chacun, cet instrument n’est plus utilisé… Tout simplement parce que la peine capitale n’existe plus en France, depuis le 9 octobre 1981. Cela semble si proche de nous et pourtant, le dernier condamné a été guillotiné en 1977. Sur un ton plus sérieux, Hamida Djandoubi était alors reconnu coupable d’assassinat, tortures, barbarie, viol et violences avec préméditation. François Mitterrand est le président qui a aboli la peine de mort, malgré une opinion majoritairement défavorable du peuple français…
Mais trêve de blablas, je ne t’écris pas pour débattre à ce sujet ! Loin de là… Je compte même t’embarquer dans un voyage dans le temps, à travers l’Histoire de cet engin aussi terrifiant que fascinant. De son créateur à ses utilisations les plus célèbres, découvrons ensemble les sombres détails de la guillotine. Cette invention révolutionnaire au sens propre comme figuré a vu le jour en France (cocorico) : le pays aux 1200 fromages. La première exécution par guillotine a eu lieu le 25 avril 1792, et son parcours est vraiment surprenant. D’ailleurs, je profite de cet article pour te souhaiter une excellente fête nationale ! Le 14 juillet, évitons cependant de sombrer dans la violence et contentons-nous de célébrer et festoyer entre amis ou en famille…
Qui était Joseph Ignace Guillotin ?
Joseph Ignace Guillotin, ou devrais-je plutôt dire le « Docteur Guillotine » est le père de cette invention. Médecin philanthrope, professeur d’anatomie et député sous la Constituante, il décrit la machine dont il a demandé la création, pour l’exécution des condamnés à mort. « Avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d'œil, et vous ne souffrez point. » Charmant, n'est-ce pas ? Mais ne vous méprenez pas, mes chers adeptes, Guillotin ne recherchait pas seulement la commodité de l'exécution, mais aussi l'humanité. Selon lui, la guillotine était une façon d'assurer un trépas rapide et sans douleur. « La mécanique tombait comme la foudre, la tête vole, le sang jaillit, l'homme n'était plus. » Quel poète, ce Guillotin ! Une décapitation en toute délicatesse. D’ailleurs, il va plus loin pour vendre son objet : « Le supplice que j’ai inventé est si doux qu’il n’y a vraiment que l’idée de la mort qui puisse le rendre désagréable. Aussi, si l’on ne s’attendait pas à mourir, on croirait n’avoir senti sur le cou qu’une légère et agréable fraîcheur. » C’est à se demander si Guillotin n’a pas testé sa machine avant d’envoyer les condamnés à la potence.
Malgré certaines légendes qui clament qu’il serait mort par sa propre invention, Monsieur Guillotin a connu une fin de vie paisible, puisqu’il est décédé chez lui, à l’âge de 75 ans. Un destin relativement honorable, pour un homme ayant vécu à cette période étrange époque…
Et avant la guillotine ?
Les ancêtres de la guillotine incluaient des instruments tels que la hache, l'épée et le bourreau maladroit qui manquait parfois son coup… Pour le plus grand mal de l’exécuté. Mais voyez-vous, rien n'était aussi raffiné que la guillotine. Elle était la star des exécutions, la crème de la crème des machines de mort. Avec son apparence élégante et son mécanisme, elle avait une classe que les anciens moyens de décapitation ne pouvaient qu'envier…
Mais parmi les prototypes, certains remontent aux Romains des premiers siècles. Titus Manlius Imperiosus Torquatus (sacré nom) était un sénateur, ayant assuré ses fonctions de dictateur lors de la Rome antique. Il a utilisé une « machine romaine » pour décapiter son propre fils, comme l’illustre cette gravure de Heinrich Aldegraver. Je crois que nous sommes tous d’accord pour attester que nous sommes bien heureux de ne pas avoir comme papa Torquatus. Cependant, il faut ajouter une nuance à cette pratique qui semble barbare de nos jours, car elle était en réalité réservée à l’aristocratie et donc aux plus éminentes figures de la société.
La décapitation de Louis XVI et la Bastille
Le monde entier est au courant : la Révolution française a apporté son lot de réformes, de chasse aux nobles et, bien sûr, de guillotine. C'est à cette époque que cet instrument est devenu véritablement célèbre. Vous savez que vous avez atteint le statut d’icône internationale lorsque votre nom est prononcé avec un accent plus ou moins réussi dans les quatre coins du globe. D’ailleurs, Victor Hugo, un des plus grands auteurs et fiertés artistiques ne manquait pas d’humour quand il s'exprime ainsi : « Il y a des hommes malheureux. Christophe Colomb ne peut attacher son nom à sa découverte ; Guillotin ne peut détacher le sien de son invention. »
Le 23 janvier 1793, le roi Louis XVI est alors guillotiné en public sur la place de la Révolution, aujourd’hui appelée place de la Concorde, à Paris. Cette mort clôt la monarchie absolue et surtout signe la fin de 1 300 ans de royauté dans le pays. Toute sa famille suivra, ce qui est nettement moins drôle. Même si ces personnages semblent mythiques, ils ont bel et bien existé.
Un épisode majeur de la Révolution, la chute de l’Ancien Régime et donc une porte vers la République… Et dire que Louis XVI était probablement l’un des monarques les moins “mauvais”, puisqu’il a aboli la torture et était réputé pour sa douceur et sa timidité.
Pour en revenir à la guillotine, elle était l'outil idéal pour maintenir l'équilibre de la Terreur pendant la Révolution. Et même si les temps ont changé, la guillotine reste un symbole de cette période tumultueuse... Elle a tranché des milliers de têtes et a laissé une empreinte sanglante dans les livres de l’Histoire de notre beau pays qu’est la France... Mais rassurez-vous, aujourd'hui, elle est reléguée au rang de curiosité macabre, attendant patiemment dans les musées son prochain tour de manivelle.
Le saviez-vous ? Les dernières traces de la Guillotine à Paris sont encore visibles ! Dans l’une des rues du 11ème arrondissement, vous pourrez observer les vestiges de Louisette (oui, elle s’appelait ainsi) à même le trottoir, devant l’ancienne prison de la Grande Roquette. Les dalles sont présentes, alors – si vous souhaitez y passer un jour, faites attention à ne pas perdre la tête…